La perturbation du cycle :
Si cette période est asymptomatique pour 10 à 20% d’entre vous et se passe sans gêne particulière, pour la majorité d’entre vous elle est pourvoyeuse de symptômes qui cumulés peuvent entraver votre confort et votre bien-être.
L’un des premiers symptômes est le raccourcissement du cycle ou la transformation de la quantité des règles.Vous passez de règles, à de petites pertes ou à des règles abondantes.
Les règles peuvent également devenir irrégulières.
Le Syndrome prémenstruel :
Il débute 10 jours avant les règles et se poursuit jusqu’à la fin du cycle.
Son apparition, réapparition ou aggravation est dûe à la prédominance oestrogénique et se traduit par : maux de tête, tensions mammaires, mais également ballonnement abdominal, oedèmes des extrémités.
Irritabilité, fatigue et intolérance à la frustration sont également de la partie : vous vous retrouvez à faire preuve de moins de patience dans votre quotidien, un rien vous perturbe et vous êtes plus sensible et plus fragile que d’habitude.
Les troubles du sommeil :
Des troubles du sommeil et des suées nocturnes peuvent également apparaître rendant vos nuits de moins en moins reposantes : vous vous réveillez transpirante voire trempée à cause de la sueur froide. Ces symptômes sont corrélés au manque en progestérone, hormone de la deuxième partie du cycle aux vertus apaisantes.
Les sueurs nocturnes :
Pouvant précéder leurs cousines diurnes ou bouffées de chaleur, elles sont corrélées probablement à la privation oestrogénique et au déséquilibre de la régulation hypothalamique de la chaleur corporelle qui en résulte.
Leur survenue semble être un facteur de risque de diabète par la suite ! Aussi faut-il à titre préventif réaliser des dosages de la glycémie à jeûn et de l’insulinémie dès la quarantaine.
Les bouffées de chaleur :
Dûes à la carence en oestrogènes, c’est un des symptômes les plus handicapants de cette période délicate, 7 femmes sur 10 les subissent et ce n’est pas une vue de l’esprit.
Ces bouffées de chaleur peuvent perdurer, selon une étude américaine publiée en 2015 sur 3300 patientes, jusqu’à 11 ans en
totalité !
Elles proviennent du dérèglement de l’axe hypothalamo-hypophysaire dû au manque de rétrocontrôle par les œstrogènes en baisse. L’hypothalamus, centre de régulation de la température du corps connaît un tumulte important évoluant par vagues : ce sont les bouffées de chaleur.
Cette impression d’embrasement du visage, du cou et du décolleté et plus rarement de tout le corps peut durer entre 30 secondes et 3 minutes et se terminer par des sueurs froides extrêmement désagréables.
Cet épisode soudain qui survient en toute circonstance, vous laisse trempée, tremblante et confuse surtout en présence d’un tiers.
Une étude parue en 2020 dans l’American Journal of Obstetrics and Gynecology révèle que les patientes sujettes aux bouffées de chaleur mais également aux sueurs nocturnes sont 70% plus à risque d’être victimes d’un problème cardio-vasculaire (angine de poitrine,angor ou arythmie ..).
Des émotions incontrôlables :
Des troubles de l’humeur ou des dérèglements émotionnels peuvent survenir allant de l’irritabilité à la dépression.
Votre labilité émotionnelle est palpable, vous pouvez passer de la gaieté à la tristesse sans savoir pourquoi en quelques minutes.
Le ralentissement de la sécrétion de progestérone, hormone de la zénitude par excellence semble être à l’origine de ces fluctuations thymiques.
La baisse de la libido :
Votre libido devient paresseuse et une sécheresse vaginale peut s’installer au fil de la carence en oestrogènes. Les voies urinaires perdent leur élasticité ce qui peut générer une incontinence lorsque vous riez ou que vous faites votre footing.
La prise de poids :
Si votre métabolisme de base tend à baisser pendant cette période, la prise de poids souvent observée avant la ménopause n’est pas directement liée à la baisse en oestrogènes et/ou progestérone.
En effet, même si vous ne changez rien au contenu de votre assiette, vous avez l’impression que vous prenez du poids : cela s’explique par le fait que l’organisme ne brûle plus autant de calories qu’avant, votre métabolisme est au ralenti.
Par ailleurs, les oestrogènes sont des hormones régulatrices de l’appétit tandis que la progestérone module la dépense de l’énergie.
Si la sécrétion de la progestérone baisse, comme c’est le cas au début de la pré-ménopause, votre capacité à brûler les calories diminue également.
La baisse des oestrogènes inéluctable et qui suit la première, augmente fringales et diminue votre sensation de satiété.
Vous rajoutez à cela le manque de sommeil et les nuits agitées, la fatigue engendre plus de cravings (grignotages incontrôlables) d’aliments à index glycémique haut.
L’impression générale de prise de poids est également dûe à un changement de la répartition des graisses par privation hormonale, celles-ci ont plus tendance à s’accumuler sur le ventre faisant passer la silhouette d’une forme gynoïde à une forme androïde.
Les ballonnements et le ralentissement du transit :
Des modifications microbiotiques et notamment la baisse des bifidobactéries expliquent le ralentissement du transit entraînant une constipation chronique et l’accumulation de gaz dans votre intestin.
Votre digestion est plus laborieuse, les aliments non digérés sont acheminés en l’état le long de votre côlon et seront ainsi fermentés par les bactéries présentes. Ce procédé libère des gaz expliquant ballonnements, sensation de maldigestion et éructations.
Les douleurs articulaires :
Le port de talons que vous affectionniez jadis devient une véritable torture pour votre dos et vos genoux et des douleurs attribuées à l’arthrose commencent à s’installer: c’est probablement la carence en oestrogènes qui s’amorce.
En effet, la baisse de la sécrétion d’oestrogènes augmente le remodelage de vos os en accélérant la dégradation osseuse et en baissant la synthèse de tissu nouveau.
Si la perte osseuse se majore dans les trois à cinq ans suivant la ménopause, cette perte débute souvent bien avant pendant la préménopause.
Rétention d’eau et cellulite :
Les variations hormonales de l’équilibre oestrogène/progestérone peuvent participer à l’installation d’un phénomène de cellulite en affectant vos glandes surrénales qui contrôlent la régulation centrale des fluides corporels, provoquant le phénomène de rétention d’eau.
Une cellulite aqueuse inhabituelle s’installe insidieusement sur vos cuisses, vos fesses et même votre ventre.
La carence progestative diminue votre seuil de tolérance au stress, en réponse, vos surrénales sécrètent du cortisol.
L’élévation du cortisol augmente la glycémie circulante et donc le taux d’insuline provoquant des hypoglycémies réactionnelles :
Vos envies de sucre augmentent et vous prenez du poids : La cellulite adipeuse s’installe.
Pour finir le cortisol entraîne également une inflammation de bas grade, qui associée au déséquilibre des glandes surrénales engendré par la chute des oestrogènes, provoque ce phénomène de cellulite inflammatoire qu’est la cellulite fibreuse.
Par ailleurs, une carence en oestrogènes peut également diminuer l’activité des enzymes, qui dégradent les fibres de collagène rigidifiées et anciennes, formant les septas que l’on retrouve dans la cellulite fibreuse et les capitons.
Le stress et les hormones
Il est indéniable que le facteur stress et l’impact des évènements traumatiques de votre vie engendrent des modifications hormonales pouvant affecter votre équilibre psychique.
Pendant cette période très fragile, votre seuil de tolérance au stress quotidien baisse suite à la carence progestative inaugurale.
Le stress augmente, votre taux de cortisol bloque l’action de la progestérone en se fixant sur ses récepteurs, provoquant ainsi une aggravation de la baisse de la progestérone.
Le relâchement cutané :
La carence oestrogénique qui s’installe insidieusement au cours de la pré-ménopause pour se majorer à la ménopause est une vraie révolution pour votre corps, vous avez l’impression que la qualité de votre peau se dégrade et vous nous faites part d’un «coup de vieux» soudain et rapide.
Les œstrogènes sont en effet un vrai soutien de la qualité de peau, leur baisse engendre donc un manque de stimulation fibroblastique et une augmentation de la destruction du collagène par les enzymes (collagénases).
Ainsi, la perte collagénique est estimée à 30% pendant les 5 premières années de la ménopause, puis de 1 à 2% par année de ménopause !
Il faut donc Mesdames, prendre les devants et ne pas laisser les symptômes s’accumuler, un suivi ou Check up est nécessaire et permettra de prévenir les effets de la carence hormonale.