Attentes démesurées, quête de la perfection : quand les patients confondent médecine esthétique et magie

Publié le 09 janvier 2025 .

Médecine esthétique

La recherche de standards de perfection dans la beauté a été influencée dans le monde et à travers l’histoire par différents facteurs : ethnicité, localisation géographique, situation socio-économique mais également le mode de vie. Mais la médecine esthétique à ses limites. Voyons comment la société et l’histoire ont influencé les demandes en médecine esthétique, parfois de manière négative.

La HIND Clinique de Beauté à Montpellier fait le point sur les attentes démesurées des patients

D’où viennent les nouvelles demandes extravagantes des patients ?

Durant la deuxième moitié de la dernière décennie, un phénomène appelé « Snapchat dysmorphophobie » est devenu un vrai problème sociétal : les patients sont devenus des utilisateurs réguliers des filtres qui altèrent l’apparence de leur visage et de leurs corps.

Depuis la pandémie Covid-19 et son lot de conférences en ligne et de télétravail, la « Snapchat dysmorphia » s’est transformée en « Zoom dysmorphophobie ».

Ces heures d’interaction et de communication passées par caméra interposée ont conduit à des changements imperceptibles mais préoccupants de la perception et de l’estime de soi .

Au fil du temps, une insatisfaction grandissante de même qu’une altération profonde de l’image de soi a vu le jour : quels en sont les ressorts, comment y remédier?

Les causes profondes des attentes démesurées

Les attentes démesurées en consultation de médecine esthétique peuvent provenir d’un problème émotionnel ou psychologique plus profond entretenu par la distorsion de l’image de soi conséquence de l’utilisation continuelle des réseaux sociaux.

Le patient rentre dans un cercle vicieux qu’aucune procédure ne saurait satisfaire et qu’il est nécessaire d’identifier pour tempérer les demandes et renvoyer vers des canaux de r econstruction de l’estime de soi.

La dysmorphophobie : une perception distordue

La dysmorphophobie , ou trouble dysmorphique corporel, est un trouble mental caractérisé par une préoccupation excessive et irréaliste concernant un défaut physique perçu.

Cette perception déformée de soi peut conduire à une quête incessante de perfection esthétique, souvent insatisfaisante et potentiellement addictive.

Des études récentes étudiant des images IRM cérébrale de patients dysmorphophobiques ont identifié une véritable différence de l’activation de zones cérébrales au niveau du cortex visuel présidant à l’analyse du détail par rapport à celui de l’image globale ou holistique.

C’est une véritable distorsion visuelle : les patients atteints voient réellement plus les détails comme s’ils étaient munis d’une loupe.

La mauvaise estime de soi

Souvent associé à la dysmorphophobie, la mauvaise estime de soi est un facteur aggravant. Les personnes qui se sentent mal dans leur peau ont tendance à se concentrer sur leurs défauts perçus, renforçant ainsi leur insatisfaction.

La recherche de validation ou d’approbation perpétuelle est entretenue par les “ likes  » des réseaux sociaux qui génèrent des pics de dopamine. Ce neurotransmetteur impliqué dans le circuit de récompense, joue un rôle clé dans l’addiction aux réseaux sociaux et aliène le cerveau dans un carcan alternant plaisir et insatisfaction.

Les causes de la mauvaise estime de soi sont variées :

  • Comparaison sociale : La comparaison constante avec les autres, notamment sur les réseaux sociaux, peut générer un sentiment d’infériorité
  • Critique excessive : Les critiques répétées sur l’apparence physique, qu’elles soient réelles ou perçues, peuvent éroder la confiance en soi
  • L’utilisation systématique de filtres sur les photos et portraits des réseaux sociaux et dès le plus jeune âge entretiennent la distorsion de la réalité, aussi assiste-t-on de nos jours à des demandes de glass skin sans pores visibles complètement déconnectées de toute réalité. Il n’est pas étonnant que le réseau social Tiktok ait décidé de supprimer les filtres de l’application pour les mineurs afin de préserver leur santé mentale
  • Échecs personnels : Des échecs dans différents domaines de la vie peuvent affecter l’estime de soi globale

Les limites de la médecine esthétique

Bien que la médecine esthétique offre des solutions avancées pour améliorer l’apparence, elle n’est pas une baguette magique et comporte des limites importantes. Tout d’abord, elle ne peut pas remplacer la chirurgie dans les cas où une transformation profonde est nécessaire, comme une correction importante du relâchement cutané ou des malformations sévères.

De plus, les résultats sont souvent subtils et progressifs, visant à sublimer plutôt qu’à transformer radicalement. La qualité de la peau, l’âge, et l’état général de santé du patient influencent également l’efficacité des traitements.

Enfin, les attentes irréalistes peuvent conduire à des déceptions : il est crucial de comprendre qu’aucune intervention ne peut recréer parfaitement une apparence idéale ou figer les effets du vieillissement. La clé d’une expérience réussie réside dans une communication honnête avec le praticien, qui saura guider vers des objectifs réalisables et naturels.

Comment atteindre ses attentes ?

Pour obtenir des résultats harmonieux et naturels en médecine esthétique, il est essentiel d’adopter une approche réfléchie et réaliste. La première étape consiste à choisir un praticien qualifié, doté d’une expertise reconnue et d’une compréhension approfondie de l’esthétique. Une consultation détaillée est indispensable pour discuter de vos attentes, évaluer votre morphologie et déterminer les traitements adaptés. L’objectif doit être d’embellir et de sublimer les traits existants, sans chercher à transformer radicalement l’apparence.

De plus, privilégier des procédures progressives, comme des injections d’acide hyaluronique pour combler délicatement les rides, le mésolift pour améliorer l’éclat de la peau, ou des séances de botox ciblées pour atténuer les expressions marquées, avec des résultats visibles mais subtils, garantit un rendu naturel.

Enfin, suivre scrupuleusement les recommandations post-traitement et envisager des séances d’entretien si nécessaire permet de maintenir des résultats durables et satisfaisants, tout en préservant l’équilibre et l’authenticité de votre visage ou de votre silhouette.

Les solutions au-delà de l’esthétique

Il est important de souligner que la médecine esthétique ne peut à elle seule résoudre les problèmes liés à la dysmorphophobie et à la mauvaise estime de soi. Une approche globale est nécessaire, combinant différents types de thérapies :

  • Psychothérapie : La thérapie cognitive et comportementale est particulièrement efficace pour traiter la dysmorphophobie et la mauvaise estime de soi. Elle permet d’identifier les pensées négatives et de développer des stratégies pour les modifier
  • Groupes de soutien : Échanger avec d’autres personnes confrontées aux mêmes difficultés peut être très bénéfique

Accompagnement personnalisé : Un accompagnement psychologique individualisé peut aider à explorer les causes profondes de l’insatisfaction et à développer une meilleure estime de soi.

Article rédigé par le DOCTEUR HIND BENAKKI

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